Depuis sa nomination par le président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya, le nouveau directeur général de la Société des Eaux de Guinée SEG, ne cesse de multiplier les initiatives pour sortir cette entreprise d’état dans lambeau.

Pour arriver à ses objectifs de faire la SEG une entreprise normale à l’image de celles de certains pays de la sous-région, le Directeur Général Aboubacar Camara et son équipe dirigeante et technique ont échangé avec la presse nationale dans le cadre d’une future collaboration au bénéfice de la population guinéenne.

Cette rencontre qui s’est tenue, ce vendredi 07 octobre 2022 , dans un réceptif hôtelier de Conakry a connu une forte mobilisation de la part des travailleurs de la Direction Générale de la SEG .

 

En saisissant cette occasion, le patron de la SEG s’est dit lassé par cette fameuse expression : « la Guinée est le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest ».

« On a l’habitude de dire que la Guinée est le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest et c’est cette théorie qu’on a connu depuis une quarantaine d’années. Aujourd’hui, on est en 2022 et il y a toujours des populations qui manquent d’eau. Cette question ne peut être résolue uniquement que par l’Etat. Il faudrait que toutes les parties prenantes s’asseyent, discutent afin qu’on puisse trouver une solution. Il est inconcevable que le Mali, le Burkina Faso, le Sénégal et la Côte d’Ivoire qui ne sont pas cités comme étant château d’eau de l’Afrique de l’Ouest puissent avoir cette manne et que nous ici en Guinée,  jusqu’à présent, qu’il ait un déficit. Est-ce qu’uniquement la faute à ceux qui sont censés donner de l’eau ? Est-ce qu’il y a une part de responsabilité des usagers ?  Est-ce qu’il y a une politique en cours qu’il faut revoir ? Toutes ces questions demandent à ce que nous, structures d’exploitation, qu’on se rapproche des populations,  des usagers,  pour qu’ensemble nous puissions échanger. Si on n’échange pas, ça devient très compliqué », a-t-il commencé

Avant de poursuivre : « Vous verrez dans les quartiers où les tuyaux sont percés de part et d’autre,  mais vous ne verrez jamais où rarement un chef de quartier qui adresse un courrier à la direction générale de la SEG ou à une agence pour chercher à comprendre pourquoi malgré que cette eau nous n’en avons pas et le peu qui passe dans le quartier se gaspille, et il n’y a pas de disposition ? Voilà pourquoi on dit que la question de l’eau est transversale. Donc ces rencontres seront périodiques parce qu’il faut qu’ensemble, nous puissions trouver une solution à la question de l’eau. Soixante ans d’indépendance sans eau, c’est trop. Et cela ne peut pas se faire de façon unilatérale. C’est pour cela je dis qu’on n’a pas besoin de discours politiques pour dire voilà, on est à tel niveau, on sera là (…) Quand la question de l’eau est réglée,  les hôpitaux seront vides…, a-t-il indiqué Aboubacar Camara 

Parlant de la difficulté actuelle des citoyens de trouver l’eau potable, le Directeur estime qu’il y a certains guinéens se tournent vers les forages.

« Aucun d’eux n’a un permis. Ceux qui ont des forages ici, demander à un seul si l’entreprise qui a fait le forage ait délivré un certificat d’analyse hydro-chimique ou hydrologique,  il n’y a n’a pas, ça n’existe pas. Ce sont des choses que les gens ne savent pas (…) Le gens préfèrent payer la facture d’eau à un million parce qu’ils habitent un appartement où il y a un forage que de payer le service public à 600 000fg. »

Par ailleurs, il est personnellement conscient des difficultés quotidiennes rencontrées par sa direction sur le terrain.

« La SEG a des difficultés mais si on n’échange pas, vous ne pouvez pas le savoir. Depuis longtemps,  on entend au niveau des médias,  on vend de l’eau, le prix de l’eau.  Il faut que les gens comprennent que la SEG ne vend pas de l’eau.  Quand les gens payent leurs factures,  ce n’est pas la facture d’eau qu’ils payent. Personne ne paye l’eau, l’eau est gratuite… », a-t-il conclu

Aboubacar Soumah