Le Burkina et le Niger ont annoncé leur départ de l’organisation antijihadiste dénommé G5 Sahel. Après le Mali l’an dernier, c’est le tour de ces deux pays tous dirigés par des régimes militaires qui jettent l’éponge de l’organisation neuf ans après sa création.

Lutter contre le jihadisme au Sahel était l’objectif principal de cette organisation qui semble désormais voué à l’échec puisque trois des cinq pays ont déjà quitté. Désormais seuls la Mauritanie et le Tchad restent. Samedi dernier, le Burkina et le Niger ont décidé « en toute souveraineté » de se retirer « de l’ensemble des instances et organes du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ». Une décision qui a pris effet dès le 29 novembre, indiquent les deux pays dans un communiqué conjoint. Selon Ouagadougou et Niamey, « l’organisation peine à atteindre ses objectifs ».

« Pire, les ambitions légitimes de nos Etats, à faire de l’espace du G5 Sahel une zone de sécurité et de développement sont contrariées par des lourdeurs institutionnelles, des pesanteurs d’un autre âge qui achèvent de nous convaincre que la voie de l’indépendance et de la dignité sur laquelle nous sommes aujourd’hui engagés, est contraire à la participation au G5 Sahel dans sa forme actuelle », poursuivent ils.

Ils affirment avoir pris une « responsabilité historique » en quittant une organisation qui « saurait servir les intérêts étrangers au détriment de ceux des peuples du Sahel, encore moins accepter le diktat de quelque puissance que ce soit au nom d’un partenariat dévoyé et infantilisant qui nie le droit à la souveraineté de nos peuples et de nos États ».

En mai 2022, le Mali, également gouverné par des militaires depuis 2020, avait quitté le G5 Sahel, invoquant une organisation « instrumentalisée par l’extérieur ».

Reste à savoir désormais si la Mauritanie et le Tchad vont résister pour rester encore quelques années.