Dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre, l’ancien chef de la junte est de nouveau à la barre ce lundi. Face à Me Gilbert Camara, qu’l’un des avocats de la partie civile, le capitaine Moussa Dadis Camara est revenu sur la conversation qu’il a eue avec Sidya Touré.

‘’Après Labé, je suis rentré très tard fatigué. Quand je fus informé, je suis entré en contact avec M. Sidya Touré. Pendant nos échanges, il y a une défectuosité du réseau.  Je lui avais demandé s’il pouvait reporter la manifestation. Il m’a dit clairement que ce n’était plus possible, eu égard au temps,’’, indique l’ancien chef de la junte.

‘’Est-ce que c’est en ce moment que vous avez appris qu’il y a un meeting au stade ?’’, lui demande l’homme de droit. Dadis Camara de répondre : ‘’Avant d’aller à Labé, j’ai fait passer un communiqué par le biais du ministre de l’administration du territoire et celui de la fonction publique’’.

‘’C’était en présence de qui vous avez appelé Sidya Touré ?’’, souhaite savoir Me Gilbert Camara. ‘’Puisque je suis rentré très fatigué, je ne sais même pas quel téléphone j’avais utilisé. C’est plus tard qu’on m’avait fait savoir que c’était le téléphone de M. Tibou Kamara’’, répond-t-il.

‘’Donc, il y avait beaucoup de monde autour de vous ?’’ ‘’Non ! J’étais dans ma chambre. J’étais dans ma chambre fatigué quand Joseph Makambo est venu taper à la porte. Quand j’ai entendu sa voix, je me suis levé pour ouvrir’’, raconte-t-il.

Quand l’avocat lui demande ce que faisait Tibou Kamara tard à ses côtés, l’ancien chef de la junte précise qu’à l’époque, ‘’comme je travaillais la nuit, la plupart des ministres venaient tard pour me voir’’.

‘’Mais qu’est-ce que le ministre Tibou faisait là en ce moment ? Est-ce que c’est là qu’il dormait ?’’, relance le professionnel du droit. ‘’S’il est resté, c’est comme d’habitude. Et ce n’était pas la première fois qu’il le faire’’, rassure Dadis.

‘’De quoi aviez-vous discuté avec Sidya ?’’ ‘’Je lui ai juste dit de faire un report du meeting par rapport à la date historique du 28 septembre. Il m’a dit clairement qu’il faisait tard et que ce n’était plus possible.  On a discuté dans un climat apaisé, parce que j’ai un respect pour M. Sidya Touré’’, dira le capitaine.

‘’Puisque vous n’étiez pas compris avec Sidya, qu’est-ce que vous aviez envisagé ?’’, lui demande encore l’avocat. ‘’Immédiatement, j’ai repris mon sommeil. Je n’avais plus besoin d’appeler un autre leader’’, coupe court l’ancien numéro 1 de la junte au pouvoir.

Source VisionGuinee.Info