Dans son allocution à l’occasion de la réunion de la commission politique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF), le 30 avril dernier à Luxembourg, le Président du Conseil National de la Transition, Dr Dansa KOUROUMA, a présenté le bilan et les perspectives de la Transition guinéenne dans sa particularité, eu égard au contexte dans lequel le CNRD a pris ses responsabilités le 5 septembre 2021.

En évoquant les défis de la Refondation de l’État en cours et qui a bénéficié de l’adhésion quasi unanime de l’opinion publique, un hiatus de perception et d’interprétation s’y est invité. En décryptant le discours de Dr Dansa KOUROUMA à cette tribune, l’on retient une précision importante : quand il dit qu’il y a des défis qui sont prioritaires en amont de la tenue des élections, l’on doit comprendre qu’il est absolument en phase avec le motif invoqué par le CNRD le 5 septembre 2021, notamment la lutte contre la corruption, l’instrumentalisation de la justice, le détournement de deniers publics, la récupération des biens mal acquis, la division ethnique et la politisation de l’administration publique.

À cette liste non exhaustive des chantiers, s’ajoutent, l’élaboration et l’adoption par référendum de la nouvelle Constitution. Pour le Président du CNT, il est question de bâtir des institutions fortes pouvant permettre un ancrage démocratique en douceur. Car, les souvenirs de la Transition de 2009-2010, restent encore frais dans la mémoire collective des Guinéens. Une période marquée par la précipitation d’une junte sous pression.

Loin d’une quelconque volonté du CNRD de s’accrocher au pouvoir, il est plutôt question d’une synergie d’actions de toutes les entités de la vie nationale pour des initiatives concertées devant aboutir à des réformes courageuses et pérennes au grand bénéfice du vaillant Peuple de Guinée.

C’est à cet exercice pédagogique d’explications que le Président du CNT s’est attelé devant les parlementaires de l’espace Francophone.

D’ailleurs, cette culture d’inclusivité caractérise toutes les démarches à la fois, du CNRD par les assises nationales et du CNT à travers entre autres, le débat d’orientation constitutionnelle (DOC), les consultations nationales sur l’ensemble du territoire et le symposium sur le constitutionnalisme.

Toutes ces démarches visent à n’en point douter, à fédérer les idées en vue d’obtenir un consensus sur les grandes orientations à donner à la Guinée en vue d’impulser un processus démocratique participatif et inclusif.

Il va sans dire qu’il y a, évidemment, un impératif de temps. Mais, il revient aux Guinéens de faire une véritable introspection et d’en tirer toutes les conséquences.

Boubacar Koyla Diallo