sujet lié à l’arrestation de 13 Journalistes suite à la manifestation du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), suivi de leur déferrement au tribunal de première instance de Kaloum, avant leur libération provisoire, n’a pas été abordé en conseil des ministres ce Jeudi 19 Octobre 2023. En tout cas, c’est qu’a affirmé le porte-parole du Gouvernement, en conférence de presse.

C’est plutôt un Ousmane Gaoual Diallo en donneur de leçon qui a été emmené à répondre à cette question sur cette affaire qui fait la Une, notamment chez les défenseurs des droits de l’homme, dont Amnesty International et Reporters Sans Frontière, qui réclament tous l’abandon des poursuites contre les journalistes.

‘’D’abord, je veux vous inviter à être plus responsables. Je ne dis pas que vous êtes irresponsables, mais à être plus. Ça veut dire quoi ? Je l’ai dit chez un de vos confrères, le journalisme, la liberté de la presse exige d’abord de la responsabilité. Pourquoi je dis ça ? Parce que ce que vous faites en Guinée, ça ne se fait nulle part dans le monde. Vous pouvez lire tous les articles de presse. Il n’y a qu’en Guinée, où, on peut se permettre d’inviter quelqu’un au micro et qui dit toutes les insanités qu’il souhaite sur n’importe quelle autorité et on considère que c’est la liberté de la parole. C’est en Guinée où un journaliste peut se lever et dire ce monsieur est un criminel, un bandit, un ceci, un cela et on considère que c’est la liberté d’expression. Si vous voulez réparer votre honneur, on dit non, notre dignité, non, c’est une atteinte à la liberté. Le journalisme ce n’est pas la diffamation. Mais surtout que vous avez des moyens parce que ce sont vos collègues à vous que vous soutenez en reprenant leur parole’’, a soutenu le porte-parole du Gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo.

Selon lui, les associations de presse avaient intérêt à demander à ceux qui accusent, de disposer d’un minimum d’éléments de preuve, pour justifier les charges portées contre les incriminées dans l’affaire Guineematin.com.

‘’A défaut, ils restent derrière leurs plaintes contre X et qu’ils attendent que les structures habilitées de l’État fassent les enquêtes. S’ils ont fait des investigations qui leur ont permis d’asseoir leur conviction que c’est moi ou que c’est l’État Mais s’ils ne peuvent pas les diffuser, soyez exigeants qu’ils vous les mettent à votre connaissance confidentiellement à vous pour que vous puissiez les soutenir au moins. Mais si n’importe qui se lève, le discrédite sur une personne ou un État, et puis derrière, vous dites que c’est la liberté de la presse, vous allez fragiliser votre métier. Vous avez un rôle éminemment important dans une société ouverte à jouer, mais cela exige aussi de la responsabilité. Les deux vont ensemble. Si vous considérez que tout ce qu’un journaliste fait c’est du journalisme, imaginez si les militaires disaient n’importe quel militaire qui a fait un crime c’est notre collègue, on le défend, même s’il a fait un crime. Mais on n’irait nulle part. Si les médecins se lèvent et disent que c’est un médecin qui a quand même fait un mauvais truc sur un corps, enfin quelqu’un qui est décédé, mais on va le soutenir parce que c’est un médecin. Les enseignants vont dire que c’est un enseignant même s’il est accusé de crime, de viol, n’importe quoi. On le soutient parce que c’est un enseignant, ça n’ira nulle part. Vous avez intérêt à soutenir le journalisme, la responsabilité, c’est qu’il agisse dans le respect de votre déontologie, des principes qui sont importants. Ceux qui s’écartent de ça, prennent votre distance avec eux. Parce qu’à ce moment-là, sinon, vous tirez votre métier vers la base’’, a-t-il sermonné.

Et de se plaindre : ‘’Ce n’est pas plaisant du tout d’être tous les matins indexés pour rien du tout. Maintenant, même quand on porte plainte contre un de vous, tout le monde court derrière nous pour dire non tu n’as pas porté plainte, tu es un homme politique.

Mais l’homme politique, c’est un être humain qui a des sentiments, des émotions, des sensibilités, et qui n’est pas un paillasson. Moi je ne peux pas faire n’importe qui devant le journalisme. La plupart d’entre vous ici, quand je me suis engagé dans le journalisme, vous étiez peut-être au collège ou au lycée. Nous savons d’où le journalisme est parti en Guinée ici. De 1986 à maintenant. Les Thierno Souleymane sont là. Quand il a amené le lynx ici, c’était quasiment un clandestinement qui s’est distribué.

Nous avons connu ces époques où on rentrait dans les bureaux des journalistes, attraper des journalistes, les bastonner, brûler leurs sièges. On a connu ça ici. Il y a eu énormément de gens qui ont lutté pour que vous arriviez à un niveau où, il y a quasiment une dépénalisation de votre métier. Préservez ça, c’est très important pour vous et pour le pays. Mais si à chaque fois vous faites des choses, enfin vos collègues, certains de vous font des choses qui ne sont pas gentilles.

Regardez, lisez la presse en longueur de journée. Et c’est difficile. Donc, il y a un acquis que vous avez, préservez-le. Personne n’aimerait que la liberté de la presse soit menacée. Et elle n’est pas du tout menacée en Guinée, on peut le dire clairement. Malgré tous les titres qu’on fait là, elle est menacée et tout ça. Ce n’est pas du tout vrai. Soyez sûr qu’aujourd’hui, dans l’espace de la CEDEAO, la plupart des pays ont supprimé la dépénalisation des délits de presse. La plupart des pays qui nous entourent. Encore, c’est un acquis dans notre pays. Faisons en sorte qu’on soit à la pointe pour préserver cette liberté-là. C’est très important et cela dépend aussi de vous. Ça dépend de vous. Regardez, moi j’étais étonné, de voir ça, parce que je suis concerné directement, donc je m’étends là-dessus. J’étais étonné en Guinée, c’est quand-même une première dans le monde, que l’ensemble du barreau, ceux qui doivent vous défendre portent plainte contre un journaliste. C’est vu qu’en Guinée, regardez toute la littérature, vous ne venez nulle part dans le monde où le barreau a porté plainte contre un journaliste. Parce que généralement, les avocats ce sont vos premiers partenaires pour préserver votre liberté. Mais en Guinée, le barreau était rendu obligé de porter plainte contre un journaliste. Pourquoi ? Parce que la diffamation, le discrédit qu’on jetait sur eux, était trop flagrant’’, a-t-il insisté.

Cas de la plainte contre le Secrétaire général du SPPG…

‘’Donc nous, nous sommes pour la liberté de la presse, nous sommes les défenseurs partout. Mais une presse responsable qui fait attention à sa déontologie, qui est rigoureuse dans le traitement de l’information. Cette presse là, elle mérite d’être protégée, elle mérite d’être préservée. Maintenant, ceux qui utilisent la plume ou le micro pour jeter le discrédit sur les autres, méritent d’être combattus où qu’ils soient. Que ce soit dans la presse ou dans la société, parce que nous sommes tous des gens et les institutions sont là pour nous donner un cadre légal pour préserver notre dignité. Et c’est très important. Donc ce n’est pas du tout ce que je peux faire.

J’essaie d’aller en justice, mais ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on amène un journaliste devant le tribunal. Mais qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Il a mon nom dans sa bouche 24 heures sur 24 comme si il n’avait rien d’autre à faire. Et sans la moindre preuve qui me ment à ça.

Donc, il faut qu’on fasse attention pour que l’on puisse vivre ensemble en harmonie, chacun faisant sa part de travail’’, a-t-il avoué.

Source le révélateur 224.com