Après sa prise du pouvoir avec le Comité Militaire du Redressement National (CMRN), le 03 avril 1984, Lansana Conté fait face en ce début du mois de juillet 1985 à sa première tentative de déstabilisation qui vient au sein de son camp.

D’abord Premier ministre, ensuite ministre de l’Education, Diarra Traoré faisait partie des militaires qui ont formé le Comité Militaire de Redressement National (CMRN) et qui se sont emparés du pouvoir à la mort de Sekou Touré le 26 mars 1984.

Alors qu’il est en déplacement à Lomé au Togo pour le sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un communiqué diffusé sur les ondes de la Radio Télévision Guinéenne dans la nuit du jeudi 04 juillet 1985 annonce la prise du pouvoir du « Conseil Suprême d’Etat » présidé par le colonel Diarra Traoré.

La riposte s’organise dans les casernes pour défendre le pouvoir du général Conté et les putschistes échouent dans leur tentative de prise du pouvoir. Lansana Conté regagne Conakry vendredi 05 juillet 1985. Diarra Traoré est mis aux arrêts avec plusieurs autres dignitaires du régime dont entre autre : le capitaine Amadou Kouyaté secrétaire d’État à la sécurité, Abraham Kabassan Keita secrétaire d’État au développement rural, Lancinet Keita secrétaire permanent du CMRN…

Un procès est ouvert contre les auteurs de cette tentative de coup d’État le 07 juillet 1985 et se tiendra jusqu’au 19 juillet, alors que le colonel Diarra et ses principaux complices auraient déjà été exécutés. Au terme de ce procès, 175 personnalités civiles et militaires seront condamnés dont 59 à la peine de mort, 80 à des peines de travaux forcés à perpétuité.

Le 16 septembre 2019 Amadou Damaro Camara actuel président de l’Assemblée Nationale guinéenne a publié un essai intitulé « le Coup d’état manqué du colonel Diarra Traoré » où il raconte cette tentative à laquelle il était associé