De l’indépendance de la Guinée en 1958 au 26 mars 1984, le pays est dirigé d’une main de fer par Sekou Touré, le peuple de Guinée même s’il n’ose le réaffirmer, a besoin de liberté et de démocratie.

Le 26 mars, hospitalisé à Cleveland, Sekou Touré décède d’une rupture d’anévrisme, son corps est rapatrié le 28 mars suivant avant d’être inhumé le vendredi 30 mars à la Camayenne dans la capitale Conakry.

Après l’inhumation de Sekou, la succession était à l’ordre du jour, le numéro 2 du régime, Lansana Beavogui prend l’intérim de la présidence de la république. Sa présidence ne durera qu’une semaine. Le 03 avril 1984, le colonel Lansana Conté à la tête du Comité Militaire de Redressement National s’empare du pouvoir.

Le régime militaire du CMRN, tente de faire oublier les 25 ans de dictature du régime précédent, les prisonniers politiques du camp Boiro sont libérés, le symbole du pouvoir de Sekou Touré, son palais est rasé par les militaires. La joie est immense chez les populations de Conakry qui organisent quelques jours après le coup d’Etat une marche de soutien au colonel Lansana Conté et à ses hommes.

Certains barons de l’ancien régime sont arrêtés et mis en prison. Lansana Conté disait à cet effet, « nous n’avons pas mis les gens en prison pour un problème politique, parce que ce qu’ils ont fait c’est passé, ça nous intéresse plus. Si nous voulons fouiller le passé, l’avenir va nous échapper ».

La junte militaire annonce des reformes politiques sociales et économiques, en mai 1984, la République populaire révolutionnaire de Guinée devient la République de Guinée. En mars 1985, l’économie est libéralisée. Le syli qui avait été instauré une dizaine d’années plutôt par Sekou Touré est fortement dévalué et est remplacé par la monnaie initiale le franc guinéen en janvier 1986.

En 1990, Lansana Conté instaure le multipartisme politique, des partis politiques se créent et en 1993, le régime organise la première élection présidentielle pluraliste, Lansana Conté est élu avec un score à la soviétique.