Ce samedi 21 mai, le président déchu de la Guinée, Alpha condé, a été évacué en Turquie. D’après les informations officielles fournies par les autorités guinéennes, il s’agit d’un voyage médical, qui s’inscrit dans le cadre des « rendez-vous médicaux ». Son départ a été supervisé par un médecin guinéen qui a pris les dispositions utiles pour un voyage sans problèmes.
En justifiant sa décision, comme le rapporte Africaguinée, le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) a invoqué des raisons « humanitaires », mais aussi le souci du respect de la « dignité » et de « l’intégrité » de l’ancien Chef de l’Etat.
Cependant, si la junte avait pris le soin de préciser la durée du séjour de Condé lors de son premier voyage à Abu Dhabi, ainsi que son lieu de destination, cette fois-ci, la junte n’a fourni aucun détail sur tous ces éléments. Ni le pays de destination, ni la durée de ce séjour n’a été précisé dans le communiqué du CNRD, publié le 20 mai dernier.
Autre détail gardé secret par la junte et rapporté par Africaguinée, ce sont les garanties de son retour. Si lors de son déplacement pour les Émirats Arabes Unis en janvier dernier, la junte avait fourni des explications sur les garanties données notamment par la Cedeao, cette fois-ci, rien du tout.
Egalement, en quittant la Guinée, pays qu’il a dirigé pendant onze ans, Alpha Condé n’était pas encombré par une « garde rapprochée » dépêchée par le CNRD. Son médecin personnel Dr Kaba, empêtré dans l’affaire de la fuite d’audio, a aussi été écarté du voyage. Ce qui, aujourd’hui, laisse planer le doute sur un éventuel retour rapide en Guinée du président renversé, alors que la justice vient d’ouvrir une information judiciaire contre lui pour des crimes commis en marge du référendum constitutionnel de mars 2020 et de la présidentielle de la même année.