«Au début de cette transition il y a eu des propos assez encourageants par rapport à la gestion de la justice dans son ensemble. On a entendu que la justice sera la boussole de la transition, mais au fil du temps on se rend compte que finalement c’est le CNRD qui est devenu la boussole de la justice et la Crief a pris des allures de règlement de compte. Tout cela discrédite les actions du CNRD. Aujourd’hui, la justice est malheureusement très instrumentalisée plus que par le passé», a-t-il fustigé ce vendredi 8 septembre 2023, dans l’émission mirador de la radio Fim Fm.
Parlant de l’opération de récupération de biens de l’État, cet ancien ministre de la République estime que cela n’a été que deux poids, deux mesures. «On s’est rendu compte que finalement cela visait essentiellement que les deux leaders politiques qui ont été privés de leurs biens alors que l’affaire était en justice. Et puis après pour légitimer l’action, ils ont commencé dans certaines zones de Conakry. La question qu’il faut se poser pourquoi rien ne s’est passé à la SIG alors que c’est un domaine de l’Etat ?», s’est-il interrogé.
Autre chose débattue, c’est la question du financement du processus de retour à l’ordre constitutionnel. Mohamed Tall de l’UFR qualifie le budget des autorités de la transition “d’exorbitant”. Selon lui, c’est une manière de s’enrichir.
«Je déplore que lorsqu’il s’agit de dépenser de l’argent, le gouvernement est toujours dans la démesure. Six cent millions de dollars pour des élections, c’est trop exagéré et ce n’est pas du tout sérieux de la part du CNRD. Ce budget doit être revu à la baisse parce qu’aucun partenaire ne pourrait nous soutenir dans ce budget là ce n’est pas acceptable. La priorité, ce sont les élections et ils ont surchargé le chronogramme en mettant des activités qui n’ont rien à voir avec la tenue des élections tout ça c’est pour peut-être de se créer des opportunités de dépense pour s’enrichir».