Plusieurs personnes ont été tuées à Tudun Biri, village de l’État de Kaduna au Nigeria, par un drone de l’armée nigériane. Les victimes, qui sont des villageois, étaient rassemblées pour une fête religieuse.
Le bilan du tir a été largement revu à la hausse, ce mardi matin, par l’Agence nationale de gestion des urgences (Nema). « Le bureau de la zone nord-ouest a reçu des informations des autorités locales selon lesquelles 85 corps ont été enterrés jusqu’à présent, tandis que les recherches se poursuivent». L’agence a annoncé aussi sur sa page Facebook que 66 personnes sont hospitalisées.
L’armée est revenue sur son démenti en reconnaissant finalement être à l’origine de cette frappe de drone « commise par erreur » sur le village de Tudun Biri, une zone où elle a régulièrement recours aux bombardements aériens contre les bandes armées. Des « dizaines de personnes » sont actuellement à l’hôpital pour blessures, rapporte le ministre local de l’information, Samuel Aruwan sur Rfi.
Selon le major Okoro l’armée nigériane était en mission de routine contre les terroristes, c’est ainsi que malheureusement les populations de Tudun Biri ont été touchées. Il affirme que des dizaines de blessés ont été évacuées à l’hôpital par les autorités. « Nous sommes attristés par cet événement malheureux », a-t-il expliqué lors d’un point presse.
Le président Bola Tinubu qualifie l’incident de « très malheureux, troublant et douloureux » et exprime son « indignation et son chagrin » face à la perte tragique de vies nigériennes. Il appelle en même temps au calme en attendant les résultats d’une investigation approfondie.
Depuis 2017, le cabinet de conseil SBM a recensé, au moins, 300 morts civils dans des frappes aériennes conduites par l’armée pour lutter contre les djihadistes.
En janvier 2023, dans l’Etat de Nasarawa, une frappe a tué 39 éleveurs. Six mois après, l’organisation Human Rights Watch s’inquiétait de l’absence d’avancées dans l’enquête et d’éventuelles compensations pour les familles des victimes.