CONAKRY- « On veut à tout prix incriminer le capitaine Moussa Dadis Camara ». Ce sont là les mots de maitre Pépé Antoine Lamah, un des avocats de l’ancien chef de la transition guinéenne de 2009. Alors que le ministère public soutenu par la partie demande une requalification des faits reprochés aux accusés en « crimes contre l’humanité », les avocats de la Défense ont rejeté en bloc cette requête, la jugeant inopportune.

Ce lundi 18 mars 2024, à la reprise de l’audience, l’un des avocats du Capitaine Moussa Dadis Camara, a indiqué que la sollicitation du parquet ne vise qu’à « compliquer » les choses pour leurs clients.

« Ces réquisitions intervenues un an six mois après l’ouverture de ces débats, sont la preuve que le ministère public est convaincu de l’innocence du capitaine Moussa quant à sa responsabilité pénale individuelle. Raison pour laquelle, il s’est aventuré sur le terrain de la responsabilité de commandement de supérieur hiérarchique et autres chefs militaires.

Ces réquisitions sans doute constituent à nos yeux un acharnement contre le capitaine Moussa Dadis Camara, une manipulation pour faire une justice sélective dont nous sommes certains ne passera pas devant votre tribunal.

On veut à tout prix incriminer le capitaine Moussa Dadis Camara. On veut par tous les moyens mettre tout sur la tête du capitaine Moussa Dadis Camara. Les réquisitions du ministère public ne sont pas fondées et il convient de le débouter« , a martelé Me Pépé Antoine Lamah dans ses répliques.

Le ministère public a soumis une demande de requalification des faits auprès du tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry en début mars. Cette proposition du parquet, consiste à poursuivre le capitaine Moussa Dadis Camara et ses co-accusés pour « crimes contre l’humanité et autres formes de responsabilité pénale contenus dans les dispositions 114, 195, 196, 197, 198, 199 du code pénal, 7, 25, 27, 28, 29 et 30 du statut de Rome de la Cour Pénale internationale, ratifié par la Guinée le 14 juillet 2003 ».

Pourtant, les faits préalablement retenus contre eux jusque-là, sont entre autres : « meurtres, assassinat, torture, enlèvement, séquestration, coups, blessures et violences volontaires, pillages de marchandises, de biens mobiliers et d’incendies volontaires de magasins, conteneurs et leur contenus, entrave de mesure d’assistance et de l’omission de porter secours, détention illicite de matériels de guerre de première catégorie, viol et complicité ».

Source Africaguinee.com