Les recherches auront duré de longues heures, jusqu’à ce que Téhéran annonce la nouvelle ce lundi matin 20 mai : le président Ebrahim Raïssi et le ministre iranien des Affaires étrangères sont morts dans un accident d’hélicoptère. À quoi doit-on s’attendre maintenant ?
L’Iran va observer cinq jours de deuil après la mort du président, a annoncé le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.« J’annonce cinq jours de deuil public et je présente mes condoléances au cher peuple iranien », a déclaré le plus haut responsable de la République islamique dans un communiqué publié quelques heures après l’annonce de la mort du président.
La mort du président et de son ministre des Affaires étrangères ont été confirmées par le premier vice-président et par le porte-parole du gouvernement iranien, affirme Siavosh Ghazi, notre correspondant à Téhéran. Les messages de condoléances se multiplient depuis que l’information est donc officielle.
On s’attend désormais à une période de transition de deux mois environ, qui s’ouvre maintenant avec la mise en place d’un Conseil présidentiel provisoire qui comprend le premier vice-président, le président du Parlement et le chef de l’autorité judiciaire, qui est chargé d’organiser de nouvelles élections d’ici à 50 jours. On connaîtra donc le nom du prochain président d’ici là. En attendant, c’est le premier vice-président qui est chargé de gérer les affaires courantes du pays.
L’article 131 de la Constitution de la République islamique prévoit que, « en cas de décès, de destitution, de démission, d’absence ou de maladie d’une durée supérieure à deux mois du président », c’est « le premier vice-président qui assumera les pouvoirs du président ». Ce processus doit avoir « l’approbation du Guide suprême », précise l’article, alors que l’ayatollah Ali Khamenei est la plus haute autorité du pays et son chef d’État.
Le futur président par intérim, Mohammad Mokhber, 68 ans, a été nommé par Ebrahim Raïssi comme premier vice-président en août 2021, après la présidentielle. Il est né à Dezfoul dans la province du Khouzestan (sud-ouest), où il a occupé plusieurs postes officiels.
Alors que le pays entre en deuil, le processus électoral va donc se dérouler en parallèle de l’organisation des funérailles. On se souvient qu’après la mort du général Soleimani, il y avait eu plusieurs cérémonies organisées dans plusieurs villes du pays et que l’hommage avait duré plusieurs jours.
Pas « la moindre perturbation dans l’administration » du pays
Depuis la révolution de 1979, le président est nommé pour quatre ans, renouvelable une fois consécutivement. Secondé par plusieurs vice-présidents, il est chargé de nommer et de diriger le Conseil des ministres car le poste de Premier ministre n’existe pas en Iran.
Le gouvernement iranien a assuré ce lundi matin dans un communiqué que le décès du président Ebrahim Raïssi n’allait pas entraîner « la moindre perturbation dans l’administration » du pays. « Le président du peuple iranien, travailleur et infatigable, (…) a sacrifié sa vie pour la nation », a réagi le gouvernement. « Nous assurons à la nation loyale que, avec l’aide de Dieu et le soutien du peuple, il n’y aura pas la moindre perturbation dans l’administration du pays », a-t-il ajouté.
Cette situation en Iran est suivie de très près dans le monde, notamment par les États-Unis. Plusieurs pays ont apporté leur soutien à Téhéran dans les opérations de recherches : la Russie, la Turquie, mais aussi des pays du Golfe comme l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis et le Koweït.
Avec RFI