Arbitrairement détenus à la maison centrale de Conakry, par le procureur Aly Touré, le collectif des avocats constitués pour la défense de l’ancien premier ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana et compagnie, dénonce les démarches.

Une audience en référé se tiendra, ce mardi 19 avril 2022, devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Cette action d’urgence déclenchée par les avocats de Dr. Kassory Fofana, Dr Mohamed Diané, Zakaria Koulibaly, Oyé Guilavogui est toute particulière. Elle ne connaitra pas la comparution des prévenus, a appris Africaguinee.com.

« L’audience est programmée demain (mardi 19 avril, ndlr) mais la présence des prévenus n’est pas obligatoire. Ça se fera en chambre de conseil, dans le bureau du président du tribunal, c’est les documents, les arguments. La bataille s’ouvre entre le procureur et les avocats. Les prévenus ne comparaîtront pas », a confié à Africaguinee.com, maître Salifou Béavogui, un des avocats de la défense.

Audience en référé, de quoi s’agit-il ?

« C’est une audience d’urgence qui permet d’obtenir un droit en urgence. Quand vous prenez la procédure ordinaire, ça peut s’étendre dans le temps, mais le référé c’est immédiat. Il y a des matières dans lesquelles la loi permet de prendre un raccourci, et ne pas attendre le long chemin. Dans le cas d’espèce, nos clients sont arrivés à la CRIEF, tous les juristes sont unanimes qu’en matière de délits économiques et financiers, le flagrant délit est inapplicable. Le procureur ne le sait pas, il a pris le dossier et l’a orienté en flagrant délit », explique l’avocat.

Détention arbitraire…

Accusés de détournement de deniers publics, l’ancien premier ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana, Dr Mohamed Diané, Zakaria Koulibaly, Oyé Guilavogui sont placés en détention depuis le 06 avril dernier à la maison centrale de Conakry. Leur défense dénonce une violation de la Loi et une violation de ses droits par le procureur de la Crief. En engageant cette action, elle espère obtenir auprès du juge de la Crief, une décision favorable à la libération de ses clients.

« Le procureur reçoit nos clients, il les envoie en prison, il décide de la date de l’audience, après il s’assoit dans son bureau lui-même il change de droit.  Ce n’est pas acceptable en droit. Et il ne peut passer par aucune procédure pour rattraper cela. Il aurait pu attendre que la date de l’audience arrive, que nous partions à l’audience et qu’il pose son problème. De façon contradictoire, la juridiction de jugement allait décider d’envoyer le dossier en instruction ou de continuer à juger. Mais ce qu’il a fait là est très grave en procédure. Pour nous, nos clients son arbitrairement détenus depuis le 6 avril donc avant tout préalable, il faut les libérer. C’est pourquoi nous avons engagé la procédure en référé pour obtenir leur libération », précise maître Béa.

Dossier à suivre…

 

Avec  Africaguinee.com