L’Association des victimes du Camp Boiro (AVCB) et le Consortium des associations des jeunes pour la défense des victimes en Guinée (COJEDEV-Guinée) ont animé une conférence de presse, ce mercredi, 14 mars 2024, pour présenter un magazine sur les violences politiques en Guinée.
Elles sont au total 15 victimes des violences d’État entre 1954 à 2010 qui ont accepté de témoigner dans ce magazine d’une vingtaine de minutes. Les deux organisations exigent des autorités la réhabilitation des différentes victimes .
Abdoulaye Conté, président de l’AVCB, explique que les premières violences d’État en Guinée remontent en 1958. «C’est à cette date que les violences d’Etat ont débuté en Guinée. De 1958 à 1983, sous les différents gouvernements du PDG, nous avons connu plusieurs violences d’État à travers les différents complots fallacieux dont Sékou Touré a profité pour exterminer toute l’élite guinéenne».
Pour cet homme qui a perdu son père au camp Boiro, ce qui s’est passé dans cette prison est à l’origine de toutes les violences d’État des régimes qui se sont succédé en Guinée. «C’est parce qu’il y a eu le Camp Boiro qu’il y eu d’autres violences d’État. C’est ce qui s’est passé au Camp Boiro qui a poussé d’autres militaires à se venger en 1985. Nous sommes dans ce cycle infernal des violences d’Etat qu’on ne peut arrêter que lorsqu’on prend conscience que c’est en respectant l’homme, en lui donnant l’opportunité de se faire juger selon nos textes de Lois que nous pourrons mettre fin à ce cycle de violence».
À en croire Aboubacar Conté, le combat de l’AVCB a toujours été d’éviter les crimes d’État et empêché les violences de continuer. «Nous sommes étonnés alors qu’on ne devrait pas l’être parce que tout simplement nous avons semé très tôt les graines du mal dans ce pays. Nous appelons l’État Guinéen à revoir sa copie sur l’histoire violente et sanglante de la Guinée en reconnaissant la vérité des faits».