Les Guinéennes déçues par le gouvernement du nouveau Premier ministre Amadou Bah Oury, dévoilé mercredi 13 mars. Alors que ce dernier avait promis le 8 mars que l’exécutif comprendrait au moins 30 % de femmes, elles ne sont finalement que 6 parmi les 29 ministres, soit 20 % de l’équipe. Une déception pour des groupes et associations.
Lorsqu’il avait assuré, sous les applaudissements, que son gouvernement comprendrait au moins 30 % de femmes, le nouveau Premier ministre Amadou Bah Oury répondait également à une directive du président de transition Mamadi Doumbouya, avait-il précisé. Pourtant, parmi les 29 ministres annoncés, figurent seulement 6 femmes, soit à peu près 20 % de l’ensemble de la nouvelle équipe
C’est donc une déception pour le Groupe de réflexion et d’influence des femmes de Guinée (Grif) qui plaidait pour la parité, comme l’explique sa membre Moussa Yero Bah. Selon cette journaliste et présidente de l’ONG Femmes développement et droits humains en Guinée, « on ne peut pas me dire aujourd’hui qu’en République de Guinée, on ne peut pas trouver par exemple pour ce gouvernement-là 14 femmes pour respecter cette parité-là ». Car ce « sont les femmes qui constituent le pilier de cette société-là ».
À Conakry, à 5 heures du matin, ce sont les femmes que vous voyez à pied d’œuvre en train de partir dans des marchés pour acheter des condiments, pour venir les revendre dans les marchés. Et en zone rurale, c’est la même chose. Ce sont les femmes qui constituent le pilier de cette société-là. Mais on ne peut pas me dire aujourd’hui qu’en République de Guinée, on ne peut pas trouver par exemple pour ce gouvernement-là 14 femmes pour respecter cette parité-là. D’autant plus que la loi sur la parité, elle est passée, ici, à l’Assemblée nationale, même si le président Alpha Condé ne l’a pas promulguée, mais il y a un combat qui a été mené justement pour qu’on puisse aller à cela. Je pense que c’est important de mettre des femmes à des postes de responsabilité pour plus d’ouverture au sein de la société, pour prendre en compte les maux dont souffre cette société-là. Quand vous prenez une femme, elle parle aux femmes rurales, elle parle aux femmes qui sont dans l’entrepreneuriat, elle parle à toutes ces personnes qui ont réussi à ouvrir ces petites entreprises. Ça pourrait aider à créer de l’émulation et aider le pays à aller de l’avant. Mais quand vous pensez que oui, il faut juste les laisser dans leur petite entreprise ou les laisser dans le foyer, je pense que c’est un gros retard que la Guinée est en train d’accuser. Parce que quand on s’inspire du Sénégal à côté, ils ont légèrement dépassé ce cap-là.
RFI