Le Directeur Général de la télévision Espace TV, l’un des médias dont la licence et l’agrément ont été injustement retirées par le gouvernement et dont le premier ministre, chef du gouvernement de la transition, a évoqué ce lundi lors de la présentation de sa politique générale devant la représentation nationale, a brisé le silence ce mardi 28 Mai 2024.
Aucours d’un point de presse, le journaliste a réagi aux propos de Bah Oury et de son ministre de l’information et de la communication Fana Soumah. Pour lui, ce sont eux qui sont à l’origine de cette manœuvre qui a conduit à la fermeture de trois(3) grands médias, dont le groupe Hadafo et Sweet Fm.
«Ce sont eux qui ont détruit nos médias. Donc, ce sont eux qui nous ont contraint à le faire. C’est cela le motif de notre fierté que nous avons aujourd’hui. Nous savons une chose, nous n’avons insulté personne. Si nous avions insulté quelqu’un, on aurait intenté un procès en justice contre nous », a indiqué le porte-parole du groupe HADAFO MÉDIAS.
S’agissant de l’argument du ministre Fana Soumah sur « le non respect du cahier de charge », comme mobile du retrait de l’agrément et de la fréquence du groupe Hadafo médias, est botté en touche par le journaliste chroniqueur de l’émission les grandes gueules « les GG ». Pour JacquesLewa Léno, son média ne se reproche de rien. Il constate plutôt une vice de forme dans la décision du ministre de l’information et de la communication.
« Nous ne nous reprochons de rien. La loi a tout prévu. Si vous constatez que quelqu’un a violé le contenu du cahier de charge, il y a une démarche bien saine. S’il dit comme ça, le contenu du cahier de charge, c’est vague, il n’y a rien de spécifique à l’intérieur. Le cahier de charge comporte des éléments auxquels on doit se soumettre. Le ministre n’a pas donné de détails. J’ai parcouru les tribunes des juristes spécialistes en la matière, ce n’était pas au ministre à prendre cette décision, c’est à la HAC de se saisir », a relevé dans ses explications Jacques Lewa.
Les amis d’hier (ceux du 5 septembre 2021) sont devenus des ennemis d’aujourd’hui. Sur la question, le porte-parole du groupe Hadafo s’assume. « Nous ne regrettons pas d’avoir soutenu le 5 septembre, peut-être qu’on peut se poser un certain nombre de questions de ceux qui se passent. Surtout on va demander à tous les guinéens d’œuvrer ensemble pour éviter que nous soyons dans l’obligation de passer par un coup d’État pour faire respecter nos lois », a fait remarquer le patron de la télévision Espace Guinée.
À préciser que c’est après six(6) mois de brouillage des ondes des médias principaux dont le groupe Hadafo que cette décision a été enfin prise par le gouvernement guinéen. Une décision qui provoque des centaines de chômage, surtout que ce groupe de médias est implanté presque dans toutes les régions et préfectures du pays.
François Lelano pour investigatorguinee.