Plusieurs questions liées à la situation politique au Niger ont été passées en revue ce samedi 6 août 2023, en marge d’une rencontre entre la ministre française des Affaires étrangères et le Premier ministre Nigérien.

Catherine Colonna et Ouhoumoudou Mahamadou ont longuement discuté notamment sur l’ultimatum que la CEDEAO a accordé aux putschistes pour quitter le pouvoir et rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions du chef d’État.

 

Catherine Colonna, ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères

Au cours d’une interview à Rfi quelques heures après cette rencontre tenue à Paris, la ministre française des Affaires étrangères a appelé les militaires à quitter le pouvoir avant demain dimanche jour d’expiration de l’ultimatum. Elle indique que la France soutient l’option de l’intervention militaire envisagée par les chefs d’État de la CEDEAO, dans le cadre du retour à l’ordre constitutionnel à Niamey.

“Les décisions qui ont été prises par la Cédéao immédiatement après le coup d’État constituent une pression, constituent une demande claire de la part des pays de la région, en relayant celle de l’ensemble de la communauté internationale, de restaurer l’ordre constitutionnel, de respecter la volonté du peuple nigérien dans le délai de sept jours. C’est-à-dire, en clair, de renoncer au pouvoir, que les putschistes renoncent au pouvoir avant dimanche. Ces efforts sont en cours, ils ne sont pas achevés, nous sommes encore à l’intérieur de ce délai. Si, puisque c’est votre question, les responsables de cette tentative de coup d’État devaient ne pas écouter les demandes qui leur sont faites par la Cédéao, eh bien les chefs d’État concernés devraient prendre une décision, ils ont indiqué laquelle. Je crois que la perspective qu’il faille en venir à d’autres moyens doit être prise très au sérieux. Les chefs d’état-major de la région se sont réunis, ont fait des préparatifs, ont fait savoir que des préparatifs avaient été faits. Donc maintenant, il est temps pour les putschistes de renoncer à leur aventure”, averti cette autorité française.

Au-delà d’un simple soutient, la patronne de la diplomatie française précise que le pays d’Emmanuel Macron aura un grand rôle à jouer dans l’opération de maintien de l’ordre au Niger.

“La présence de forces françaises au Niger se fait sur la base d’accords qui ont été signés avec les autorités légitimes de ce pays il y a plusieurs années, donc elles sont présentes au Niger à la demande de ces autorités. Néanmoins, vous le savez, je le répète, depuis le coup d’État, la France a suspendu sa coopération, tant civile que militaire, pour d’évidentes raisons, donc cette coopération, elle est suspendue. Bien évidemment, nous ne reconnaissons pas les décisions prises par les putschistes, nous ne reconnaissons que les décisions des autorités légitimes”, a fait savoir Catherine Colonna.

Depuis l’annonce du Coup d’État contre Mohamed Bazoum, la France dit constater des cas répétés de violations des droits et libertés qu’elle qualifie de répression exercée sur le peuple nigérien.

La ministre des Affaires étrangères pense que le Niger qui avait élu démocratiquement son président, doit retourner à l’ordre constitutionnel en respectant la volonté du peuple nigérien.

Pour Catherine Colonna, c’est ce message qui est celui de la France, des Nations unies et des pays de l’ensemble de la communauté internationale, en direction des putschistes nigérien.