La prostitution qui est le plus vieux métier au monde est une « forme d’échange économico-sexuelle, ponctuelle, explicite et préalablement négociée ». Elle est un phénomène présent dans toutes les sociétés humaines. Mais force est de constater que la façon et l’identité de ses pratiquants varient d’une société à une autre. Si dans certaines sociétés elle est légale, dans d’autre elle est condamnée pénalement et socialement. En Guinée, ce phénomène devient de plus en plus inquiétant et touche toutes les générations.

Depuis un certains temps, les prostituées ou les travailleuses de sexe ont trouvé une méthode pour tirer profit des clients qui demandent leurs services. Elles se promènent avec des somnifères (drogue douce ou autres médicaments) pour endormir leurs clients et les déposséder de tout leur bien avant ou après l’acte sexuel. Ces faits ont été racontés à notre rédaction par un agent de la police judiciaire qui a reçu plusieurs plaintes dans ce sens.

Selon cet agent qui a requis l’anonymat, son service a enregistré cinq plaintes de ce genre en une semaine. Selon les dépositions des victimes, ils se sont fait voler alors qu’ils envisageaient d’entreprendre des rapports de sexe avec une prostituée. Dans bien des cas, l’acte s’est déroulé à leur insu au moment où ils sont aux toilettes. Les prostituées profitent de l’absence du client pour introduire des somnifères dans la boisson de celui-ci, une fois endormi, elles dépouillent ces derniers et disparaissent dans la nature.

Selon toujours l’agent de police, les clients qui sont victimes de ce genre de pratique, ne portent rarement plainte en ce sens que la plupart sont des hommes mariés ou en couple. Il précise d’ailleurs que la dernière plainte a été déposée par un homme ayant un statut social très élevé, il s’est fait voler dans un second appartement situé à Lambanyi en haute Banlieue de Conakry. Mais s’il est vrai que la plupart des victimes refusent de porter plainte pour éviter d’ébruiter leur infidélité, force est de constater selon l’agent de police que l’usage des somnifères par les travailleuses de sexe devient plus en plus répandu dans ce milieu. Et que son service ainsi que d’autres enregistrent de plus en plus de plaintes allant dans ce sens.

Les filles qui font ces pratiques sont de véritables « professionnelles sexuelles ». Si autre fois, les boites de nuit ou des maquis étaient des terrains chasse préférés des prostituées, la tendance a changé, et aujourd’hui, ces filles emploient d’autres méthodes de dragues et dans des endroits prisés. A Conakry, cératines boites de nuit, les bars des grands hôtels ou d’autres endroits publics prisés sont devenus des lieux ou ces filles vont aguicher leurs clients pour les attirer dans leur lit.

Face à la montée de cette pratique, la plupart des victimes sont dans des situations de dilemme très complexe : porter plainte et ébruiter leur identité ou bien se taire pour protéger leur statut et la pratique continue.

A noter que même certains touristes sont aujourd’hui victimes de cette pratique des travailleuses de sexe.