Il y a quelques jours, le président de la transition a officiellement restitué l’imposant domaine des Cases de Bellevue à la veuve d’Ahmed Sékou Touré, avant de renommer l’aéroport de Conakry du nom de l’ancien chef de l’État. Des gestes qui pourraient cependant heurter les proches des victimes de ce dernier.
« C’est aux Cases de Bellevue que vivait mon mari quand il est tombé malade, avant son évacuation à Cleveland aux États-Unis, où il est décédé [le 26 mars 1984] », se remémore Andrée Touré, la veuve d’Ahmed Sékou Touré. À 87 ans, l’ancienne Première dame de Guinée a encore toute sa mémoire. Seules quelques dates échappent à cette femme que le temps a fini par contraindre à se déplacer à l’aide d’un déambulateur.
Ce n’est pas dans ce lieu si cher à sa famille qu’Andrée Touré reçoit Jeune Afrique en ce mois de décembre, mais dans une autre concession familiale, plus modeste, la villa Syli, « éléphant » en Soussou, l’animal fétiche de Sékou Touré. Lorsqu’elle est rentrée, en 1997, après onze années d’exil, c’est là que Lansana Conté avait décidé qu’elle s’installerait, ordonnant aux Français qui y résidaient de lui restituer.
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