La mort de Abdourahmane Diallo à la prison de Labé, alors qu’il avait bénéficié d’un non-lieu depuis janvier, fait réagir les défenseurs des droits humains. Le chargé de communication de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) affirme que la mort de ce monsieur met en exergue les conditions carcérales dans le pays.
Dès l’annonce de la mort du prisonnier, le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright a pris une décision suspendant le procureur près le Tribunal de Première Instance de Labé, Abdoulaye Israël Kpogomou.
« Cela démontre qu’il y a encore des dysfonctionnements à corriger dans le fonctionnement de la chaîne pénale en Guinée. Toutefois, nous avons aussi vu la réaction du procureur qui essaie de remettre cette responsabilité sur le juge d’instruction qui, selon lui, ne lui a pas notifié l’information, mais ce n’est pas suffisant», a déploré Alseny Sall, responsable de la communication de l’OGDH.
« Il faut qu’il y ait une enquête sérieuse sur ce qui s’est passée pour pouvoir corriger ces lacunes afin que les responsabilités soient situées, que les responsables puissent être punis à la hauteur de leurs actes. Il y a déjà une sanction disciplinaire contre le procureur qui s’est automatiquement dégagé de toute responsabilité. Mais on ne pourra pas accepter de voir des Guinéens mourir gratuitement ».