Disparus depuis quatre mois, trois (3) journalistes burkinabè ont été enrôlés de force dans l’armée, selon Reporters sans frontières (RSF). Dans un communiqué publié, ce vendredi 25 octobre 2024, l’organisation dénonce ces enrôlements forcés visant à réduire au silence des journalistes critiques et exige des explications des autorités quant à leur localisation et leur état de santé.
Après plusieurs démarches de RSF, les autorités burkinabè ont enfin communiqué devant la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) sur le sort de Serge Oulon, Adama Bayala et Kalifara Séré, disparus depuis juin.
Lors de la 81e session ordinaire de la CADHP tenue à Banjul, en Gambie, Marcel Zongo, directeur général des droits humains au Ministère de la Justice du Burkina Faso, a affirmé que les trois journalistes n’avaient pas été victimes de disparitions forcées, mais avaient été réquisitionnés “sur la base du décret de mobilisation générale et mise en garde”, comme l’explique le communiqué de RSF.
“Pour la première fois en quatre mois, les autorités burkinabè assument un secret de polichinelle : Serge Oulon, Adama Bayala et Kalifara Séré, disparus en l’espace de dix jours en juin, ont bien été réquisitionnés de force par l’armée. RSF dénonce ces conscriptions, une pratique extrême visant à “punir et réduire au silence des journalistes d’investigation et des chroniqueurs critiques du pouvoir”, déclare RSF.
L’organisation appelle également la junte au pouvoir à se prononcer sur le sort d’Alain Traoré, un autre journaliste toujours porté disparu. “Ces journalistes doivent retrouver leurs familles sans plus tarder et pouvoir exercer leur métier au service de l’intérêt général”, insiste RSF.
Le 19 octobre dernier, Reporter sans frontière a demandé à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) de questionner les autorités burkinabè sur les disparitions forcées de quatre journalistes, parmi lesquels Alain Traoré, dont elles n’ont pas parlé.
Depuis quatre mois, Atiana Serge Oulon, un journaliste d’investigation, a été enlevé de chez lui par des agents présumés de l’Agence nationale de renseignements. Alain Traoré, rédacteur pour Oméga Médias, ainsi que Kalifara Serré et Adama Bayala, chroniqueurs connus pour leurs critiques du gouvernement, ont également disparu en juin à Ouagadougou