La Russie avait déployé des forces sur le territoire biélorusse des semaines plus tôt sous prétexte d’exercices militaires conjoints, puis les a envoyées combattre en Ukraine dans le cadre de l’attaque dévastatrice qui a commencé jeudi dernier. Avec l’approbation de la nouvelle réforme constitutionnelle en Biélorussie, le président Alexandre Loukachenko peut rester au pouvoir jusqu’en 2035. Les changements ont également supprimé le statut neutre et non nucléaire de la Biélorussie, ouvrant la voie à des liens militaires plus étroits avec la Russie.
Loukachenko a également déclaré précédemment que son pays pourrait héberger des armes nucléaires russes. Face à cette éventualité, les Etats-Unis ont averti jeudi la Russie et la Biélorussie lors d’une réunion de l’ONU sur le contrôle des armements. Pour les américains, la Russie ne doit déployer en aucun cas des armes nucléaires chez son allié et voisin biélorusse. « Tout mouvement d’armes nucléaires russes vers la Biélorussie serait dangereusement provocateur et déstabiliserait davantage la région. Nous appelons la Biélorussie à rejeter les politiques de menace nucléaire et d’intimidation de la Russie », a déclaré à Genève l’envoyée américaine Aud-Frances McKernan à la Conférence du désarmement (CD).
Déclarations belliqueuses de l’Otan
Dimanche 27 février, Vladimir Poutine avait annoncé mettre en alerte la « force de dissuasion » de l’armée russe, qui peut comprendre une composante nucléaire. Le président russe a justifié cette décision par les « déclarations belliqueuses de l’Otan » envers la Russie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré à la réunion de la CD plus tôt cette semaine que Kiev cherchait à acquérir des armes nucléaires, affirmant que Moscou devait empêcher cela.
Aucune information qui remet en cause les références de l’Ukraine
Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Grossi, a déclaré mercredi aux journalistes à Vienne que l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU n’avait aucune preuve pour étayer l’allégation du chef de la diplomatie russe. « Pour nous, c’est très clair. Nous n’avons aucune information qui remettrait en cause les références de l’Ukraine en matière de non-prolifération », a déclaré Grossi, interrogé sur le commentaire de Lavrov.