Moscou est sur le banc des accusés depuis ce lundi à l’Assemblée générale de l’ONU réunie en « session extraordinaire d’urgence ».

« Les combats en Ukraine doivent cesser », a martelé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « Trop c’est trop. Les soldats doivent retourner dans leurs casernes ».

 

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Un « deuxième round » prévu

Alors que les sanctions contre la Russie se multiplient et que les combats s’intensifient en Ukraine, les délégations russe et ukrainienne se rencontraient pour la première fois, au Bélarus, depuis le début de l’invasion jeudi.

Au terme de leurs échanges, elles sont rentrées pour « consultations dans leurs capitales » respectives, après avoir convenu vouloir un « deuxième round » de pourparlers.

« Les parties ont établi une série de priorités et thèmes qui demandent certaines décisions » avant un deuxième tour de pourparlers, a déclaré Mikhaïlo Podoliak, l’un des négociateurs ukrainiens. Selon son homologue russe, Vladimir Medinski, la nouvelle rencontre aurait lieu « bientôt » à la frontière polono-bélarusse.

Poutine exprime ses exigences

On ignorait si cette interruption était liée aux exigences de Vladimir Poutine, exprimées au cours d’un échange avec son homologue français Emmanuel Macron, président en exercice de l’Union européenne.

Vladimir Poutine a demandé « la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée, l’aboutissement de la démilitarisation et de la dénazification de l’État ukrainien et la garantie de son statut neutre » en préalable à tout règlement.

Un règlement « n’est possible que si les intérêts sécuritaires légitimes de la Russie sont pris en compte sans conditions », a répété le Kremlin après leur conversation, ajoutant espérer que les négociations « mèneraient aux résultats espérés ».

Emmanuel Macron n’a pas dans l’immédiat commenté ces exigences. L’Élysée a simplement fait savoir que le chef de l’État français avait demandé à Vladimir Poutine l’interruption des frappes contre les civils et la sécurisation des axes routiers en Ukraine. Et assuré que ce dernier avait « confirmé sa volonté de s’engager ».

Bombardements à Kharkiv

Car, sur le terrain, les négociations n’ont pas entraîné de répit dans les combats. La présidence ukrainienne avait annoncé, avant leur ouverture, qu’elle réclamerait « un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes (russes) du territoire ukrainien ».

Le début des pourparlers a coïncidé avec d’intenses combats pour Kharkiv (nord-est), proche de la frontière russe.

Au moins onze personnes ont été tuées dans des bombardements russes sur des quartiers d’habitation, selon le gouverneur régional, qui a dit craindre qu’il n’y ait eu des « dizaines de morts ».

Kiev se prépare à un assaut

Dans la capitale Kiev, la situation semblait plus calme lundi, après un week-end sous couvre-feu. Mais beaucoup se préparaient à un nouvel assaut russe.

La cité était hérissée de barricades de fortune et des panneaux électroniques publics prévenaient les Russes qu’ils seraient accueillis « par des balles ».

Un bilan humain incertain

Le bilan humain de cinq jours de conflit reste incertain. L’ONU a parlé lundi de 102 civils tués et de 304 blessés, mais souligné que les chiffres réels étaient « considérablement » plus élevés.

L’Ukraine a fait état lundi de 352 civils tués et 2 040 blessés depuis jeudi et affirme que plusieurs milliers de soldats russes ont péri. Les Russes, quant à eux, n’ont fourni aucun chiffre.

Source Afp