Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, le colonel Claude Pivi, ex-ministre de la sécurité présidentielle sous le CNDD a de nouveau rejeté lundi toute responsabilité dans le massacre du stade du 28 septembre en 2009 à Conakry.

Le colosse au très rare sourire, aux yeux imposants, dit n’avoir jamais participé ni à la planification ni à l’exécution du massacre qui a fait, selon l’ONU, plus de 150 morts. Il dit avoir appris la tragédie du stade à Bambéto à travers des jeunes alors qu’il revenait de Manéah [Coyah] pour une opération ant-banditisme.

A l’en croire, il se dirige au camp où il trouve le président Dadis qui lui aurait dit n’avoir mandaté personne pour aller au stade. Et c’est le soir, dit-il, j’allume la télé et je vois les exactions. Et, ajoute-t-il, je décide de mettre aux arrêts les militaires accusés d’avoir été au stade dont le commandant Aboubacar Toumba Diakité.

Dans les débats, Me Lanciné Sylla, avocat de Toumba, réussit sans difficulté à tirer les vers du nez à l’accusé.

A propos des « pleurs » de Toumba dans la chambre de Dadis au camp Alpha Yaya Diallo, Me Sylla lui oppose sa propre déclaration consignée dans un procès-verbal qui dit tout le contraire.

Selon l’avocat qui a lu la déposition, Pivi a déclaré que Toumba lui a dit : « toi, tu ne peux pas m’arrêter ». Plusieurs autres sujets ont été abordés par l’avocat Sylla sur l’implication présumée de Pivi au massacre.

Ensuite, le tour de Me Pépé Antoine Lamah, avocat de Dadis. Celui-ci rappelle à l’accusé qu’on ne peut lui opposer un procès-verbal dès lors qu’il n’avait pas été assisté par un avocat. Ajoutant que l’ordonnance de renvoi le mettait [lui Pivi] dans la même balance que le général Sékouba Konaté et le président Dadis. Et que curieusement, Konaté n’est pas à la barre.

Pivi, visiblement avare de mots, de réagir : « ça m’étonne [qu’il (Konaté) ne soit pas là]. Il devrait être là ».

Saisissant la balle au bond, Me Pépé a indiqué que les recrues de Kaléya qui sont aujourd’hui en train d’être diabolisées, les premiers éléments au nombre de 300 ont été recrutés par le général Sékouba Konaté et sont tous venus de Saana, son village natal de Kankan, la 2è ville de Guinée.

Source mediaguinee.com