De plus de 4 000 km et d’un coût de 13 milliards de dollars, il va raccorder les champs du Nigeria au réseau algérien en passant par le Niger.

Un consortium d’États africains a convenu, lors d’une réunion tenue la semaine dernière à Cotonou, de la création d’une banque pour financer les projets liés aux énergies fossiles en Afrique d’ici mi-2024. Cette initiative vise à pallier les défis rencontrés dans l’accès aux financements internationaux, exacerbés par la crise climatique.

La Banque africaine de l’énergie, dont le lancement est prévu pour l’année prochaine, sera établie en collaboration avec la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) du Caire, d’après l’Organisation des Producteurs de Pétrole Africains (APPO), qui inclut l’Algérie, l’Angola et le Nigeria, entre autres.

La décision a été prise lors de la 44e session ordinaire du Conseil des ministres de l’APPO, tenue du 29 octobre au 2 novembre 2023 à Cotonou, où le groupe a renouvelé son engagement à soutenir les producteurs de gaz et de pétrole du continent.

« Nous œuvrons pour l’autosuffisance de notre continent dans le domaine pétrolier et gazier. Nous faisons tout pour que la Banque africaine de l’Énergie devienne une réalité d’ici le 30 juin 2024 », a affirmé Samou Seïbou Adambi, ministre béninois de l’Énergie et président actuel de l’APPO, à la clôture de la réunion.

Sentiment d’injustice
Un bilan provisoire de ce projet est attendu pour le 31 mars 2024, moment où l’APPO sélectionnera parmi ses 18 membres le pays qui accueillera la future institution. La banque aura pour principal rôle de mobiliser des fonds pour le développement des infrastructures énergétiques en Afrique.

Cette mesure est perçue par l’APPO comme une riposte à la cessation du financement public des énergies fossiles – largement polluantes – décidée en marge de la COP26 en 2021 pour protéger le climat.

« Bien que l’Afrique ne soit pas responsable de la catastrophe écologique mondiale, elle subit de plein fouet les effets dévastateurs du changement climatique », souligne la déclaration de Cotonou, rappelant que l’Afrique ne contribue qu’à hauteur de 3% aux émissions mondiales de CO2.

Une équation difficile
L’APPO critique le refus des acteurs internationaux d’agir et leur décision d’empêcher l’Afrique d’exploiter ses réserves de pétrole et de gaz. L’organisation exprime sa détermination à garantir le succès de la Banque africaine de l’énergie.

Ce développement représente un défi adressé aux financeurs internationaux et aux décideurs politiques quant à la détermination de l’Afrique à exploiter son potentiel énergétique sans se soumettre uniquement aux contraintes climatiques.

À l’approche de la COP28, qui se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023, l’Afrique est confrontée à un dilemme : comment favoriser un développement durable tout en disposant de ressources énergétiques importantes mais considérées comme nuisibles pour le climat.

Avec AFP