lendemain du coup d’État, RSF s’est rendu à Conakry et a fait des recommandations à la junte, dans le cadre du respect des droits de l’homme. À cet effet, il a remis 10 recommandations aux autorités pour garantir et promouvoir la liberté de la presse pendant la transition. Aujourd’hui, Reporters sans frontières déplore la situation des médias en Guinée.
Jeanne Lagarde chargée de plaidoyer RSF Afrique de l’Ouest, a rappelé que lors de leur présence en Guinée au lendemain du putsch du 5 septembre 2021, le Premier ministre d’alors Mohamed Beavogui avait fait savoir l’engagement des autorités pour la défense de l’ensemble des droits humains.
Deux (2) ans après, l’organisation internationale qui veille au respect de la liberté de presse et sur la protection des sources des journalistes, dit se rendre compte que la junte dirigée par colonel Mamadi Doumbouya peine à honorer ses engagements. «Pour l’instant rien n’a changé au contraire la situation s’est largement dégradée. Toutes les violations qui ont lieu ces derniers temps montrent qu’il y a encore énormément de progrès à faire, le caractère fondamental de la liberté de la presse n’est pas respecté ».
Jeanne Lagarde rappelle que parmi les recommandations faites aux autorités de la transition, RSF avait mis un accent sur le fait de garantir un environnement ouvert, libre et sûr aux journalistes notamment durant la couverture des manifestations de rue. Le constat révèle qu’aucun progrès n’est enregistré à ce niveau. « On avait souligné que les forces de l’ordre devraient sécuriser les journalistes, ne pas recourir aux confiscations matérielles, on voit clairement ces derniers temps que les journalistes ont été violentés, les émetteurs du groupe Afrique Vision ont été saisis (…) On est complètement déçu de la situation. Quand on est parti remettre les recommandations les autorités s’étaient montrés très réceptives le fait d’assister à ces violations en Guinée c’est malheureux et assez désolant », a-t-elle déploré au micro de nos confrères de FIM FM.
Par ailleurs, Jeanne affirme que si on resteint la liberté de la presse, on empêche les citoyens d’avoir accès aux Radios et sites d’informations, « ce serait un coup porté à la démocratie ». « Dans un contexte de contestation et de mise en place de manifestations par l’opposition c’est évident que les citoyens doivent avoir accès à toutes les informations sinon c’est tout sauf une démocratie ».