Quelques jours après la publication d’un de nos articles sur la manifestation d’un groupe de femmes  et de cordonniers sommés de quitter la place qu’ils occupent depuis de longues années au marché Bonfi, dans la commune de Matam,  » la police est passée vendredi nuit pour saccager les marchandises et voler des sommes d’argent et objets de valeur dans des magasins », accuse une des victimes interrogée samedi par un journaliste d’avenirguinee.org.

Fatoumata Yarie Camara relate en ces termes :  » Hier (vendredi) aux environs de 20h , l’administrateur général du marché est venu, il ma trouvé entrain de mettre les marchandises dans la caisse. Il m’a dit  » Mme Yarie, dépêchez vous, on doit venir ici avec les policiers. Mais, vous les femmes, vous ne faites pas partie, ça concerne les cordonniers. Donc, n’ayez pas peur, on ne touchera pas vos marchandises ». Je lui ai dit  » d’accord, je vais donc faire ça rapidement », dit-elle.

» Lorsque j’étais au niveau du camp Alpha Yaya Diallo », poursuit-elle,  » vers 21h, une amie m’a appelé pour me dire que les militaires ont cassé mon magasin, qu’ils sont en train de transporter les marchandises. Subitement, je suis venue trouver qu’ils ont pris mes 4 sacs de Kiri en poudre, 4 sacs de Gingembre, 2 sacs de patates, d’autres marchandises et beaucoup d’argent que des gens m’ont confié », indique cette dame qui fait partie de celles qui ont manifesté au cours de la même semaine contre leur délogement au profit des vendeuses de poissons.

Ayant constaté les faits, Yarie dit sans aucun doute que c’est le maire de la commune de Matam qui a déployé les forces de l’ordre pour procéder à cette opération.

» On a pas été averti, c’est le maire qui a ordonné aux policiers de venir détruire, c’est lui qui est responsable », insiste cette victime. Et d’ajouter,  » le maire nous a dit dans son bureau qu’il a une broche à l’aide de laquelle il va nous brocher si on refuse de quitter. Il nous a insulté mais, on l’a laissé.

Nous lançons un appel au  président Doumbouya pour voir notre situation. Nous sommes des veuves, on a des enfants à nourrir, c’est ici qu’on se débrouille pour les soutenir. Aujourd’hui, on n’a rien, tout a été transporté » lance t-elle .

Quand Abdoulaye Bah, cordonnier et victime, .  » à  21h30, mon petit qui est là m’a appelé pour me dire que l’administrateur du marché  M. Moïs a envoyé les policiers pour détruire nos marchandises. Et qu’il l’aurait demandé de laisser  jusqu’au matin mais, il a ordonné  de tout détruire. Personnellement, en liquide, j’avais une somme de 2.800 mille, c’est ce que j’avais compté avant de partir. En plus, j’avais plus de 380 paires de chaussures. Vous savez, quand je confectionne les chaussures, je les envoie à l’extérieur pour revendre. Donc, on a perdu beaucoup de fond y compris ma machine », regrette ce cordonnier.

Le Chef des cordonniers de Bonfi, Mohamed Lamine Doumbouya n’a pas caché son mécontentement. À l’en croire,  » depuis plus de 60 ans nous sommes ici, cette place est toujours pour les cordonniers. La place des vendeuses de poissons était toujours dehors . Donc, le fait de venir détruire nos objets, on a été surpris. En tant que chef du secteur, je n’ai pas été informé ».

Toutes nos tentatives pour avoir l’avis de l’administrateur général du marché sur ces faits,  sont pour le moment sans suite.

À suivre !!!..Avenirguinee.org