Mercredi, peu après la proclamation de la victoire controversée d’Ali Bongo à la présidentielle, des putschistes ont pris le pouvoir au Gabon Monde Ali bongo.

Les militaires putschistes qui ont mis « fin au régime en place » au Gabon mercredi, destituant le président sortant Ali Bongo Ondimba et provoquant des manifestations de liesse dans le pays, ont placé à leur tête le chef de la Garde républicaine, le général Brice Oligui Nguema.

Chef respecté et charismatique, selon ses proches, Brice Oligui Nguema était à la tête de la plus puissante unité de l’armée depuis 2019.

Jusqu’à ce coup d’Etat, condamné notamment par l’Union africaine et la France, ce pays d’Afrique centrale riche en pétrole était dirigé depuis plus de 55 ans par la famille Bongo.

L’opposition dénonce régulièrement cette

« dynastie » dans un pays où la corruption est endémique.

Brice Clotaire Oligui Nguema est le nouvel homme fort du Gabon. Brandissant son béret vert de la garde républicaine, porté en triomphe par ses hommes de cette unité d’élite, le général a été désigné mercredi président de la transition par les putschistes.

« Oligui président ! », ont scandé les centaines de militaires, après que des officiers putschistes ont annoncé avoir mis « fin au régime » du président Ali

Bongo Ondimba, placé en résidence surveillée. Cette scène de liesse au beau milieu des redoutables bérets verts, donne à voir la popularité de ce militaire

chevronné, qui a vite gagné ses galons en tant qu’aide de camp de l’ancien président du Gabon, Omar Bongo

Ondimba, père d’ Ali Bongo , qui avait dirigé le pays pendant près de 41 ans jusqu’en 2009.

Un militaire aussi discret que secret

Cet homme de 48 ans à la carrure athlétique et au crâne chauve, que l’on dit aussi discret que secret, n’est pas

apparu dans les trois premiers communiqués qu’il a laissés lire par des colonels et lieutenants-colonels à

l’antenne de la télévision d’Etat. Y compris celui qui l’intronise président de transition, à la tête du « Comité pour la transition et la restauration des institutions » (CTRI).

Ce chef respecté et charismatique de la Garde républicaine (GR), selon ses proches, était à la tête de la plus puissante unité de l’armée depuis 2019. Réputé francophile, il était très proche de l’ancien chef d’Etat Omar Bongo qu’il a suivi comme son ombre de 2005 à 2009, et jusqu’au dernier souffle de celui qui fut considéré comme l’un des piliers de la Françafrique, dans un hôpital de Barcelone, raconte une ancienne

proche collaboratrice au cabinet du «patriarche».

Ecarté en 2009 après l’élection d’Ali Bongo à la mort de son père, il entame ce que certains qualifient de traversée du désert de 10 ans, en tant qu’attaché militaire des ambassades du Gabon au Maroc et au Sénégal. « C’est quelqu’un qui connaît très bien l’appareil militaire gabonais, c’est un bon soldat, formé dans les bonnes écoles militaires », celle de l’académie royale militaire de Meknès au Maroc, confie un membre du Parti démocratique gabonais (PDG) d’Ali Bongo, sous couvert de l’anonymat.

Un homme du sérail

Fang par son père, l’ethnie majoritaire au Gabon, Brice Oligui Nguema, homme du sérail, a principalement grandi avec sa mère dans la province du Haut-Ogooué, le fief du clan Bongo.

Revenu sur le devant de la scène, colonel à la tête des renseignements de la GR en octobre 2018 en remplacement de Frédéric Bongo, demi-frère d’Ali, il sera

propulsé seulement six mois après général et à la tête du commandement de cette garde prétorienne de la présidence, s’imposant comme la clé de voûte du dispositif sécuritaire du pays.

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