Au moins deux rangers d’une réserve animale du Mozambique ont été tués par des assaillants armés affiliés au groupe Etat islamique (EI) la semaine passée, a confirmé l’ONG de protection animale Niassa Carnivore Project dans un communiqué.

Le nord de ce pays d’Afrique australe est en proie depuis 2017 à des attaques de groupes jihadistes ayant fait près de 6.000 morts, dont 2.500 civils, d’après l’ONG Acled qui collecte des données dans les zones de conflit. L’attaque la plus emblématique étant celle de mars 2021 sur Palma, à proximité du siège d’un mégaprojet gazier de TotalEnergies à l’arrêt depuis.

« Le soir du 29 avril, un groupe armé a attaqué le centre de formation environnemental de Mariri et le siège du Niassa Carnivore Project (NCP) dans le sud-est de la réserve de Niassa dans le nord du Mozambique. L’attaque a été revendiquée en ligne par ISIS Mozambique », a précisé samedi un communiqué de l’ONG visant à promouvoir la cohabitation entre lions et population locale.

C’est avec une profonde tristesse que nous confirmons la mort de deux rangers de NCP », ajoute l’organisation. Elle précise qu’un autre a été « grièvement blessé » et « évacué vers un hôpital à Maputo où il est dans un état stable » tandis que « deux rangers restent portés disparus ».

Loin de s’éteindre, le conflit a persisté avec des attaques de villages ayant émaillé ces derniers mois dans la province du Cabo Delgado, principal foyer des violences.

Le mode opératoire est souvent identique dans ces territoires isolés : les villageois opposants de la résistance aux pillages sont décapités, certaines enlevées et des maisons incendiées.

Plus de 1,3 million de personnes ont été déplacées depuis le début des attaques, d’après les Nations unies en novembre 2024.

Le site du Niassa Carnivore Project avait été évacué à la suite d’une attaque « par le même groupe » du camp de safari au moins deux rangers d’une réserve animale du Mozambique tués par des jihadistesois à Kambako le 19 avril. Des gardes étaient restés sur place pour « maintenir une présence », « appuyés par les soldats » mozambicains, qui ne communiquaient jamais sur leurs pertes.

Cette attaque dans les réserves proches de Niassa « marque une expansion inquiétante du conflit », alerte l’ONG.

Source: AFP